C'est comme c'est
C'est absurde dit la raison
C'est comme c'est dit l'amour
C'est un malheur dit la prophétie
Ce n'est rien que douleur dit la peur
C'est sans espoir dit la lucidité
C'est comme c'est dit l'amour
C'est ridicule dit la fierté
C'est de la légèreté dit la prudence
C'est impossible dit l'expérience
C'est comme c'est dit l'amour
Eric Fried
Vieillir en beauté
Sans remords, sans regret, sans regarder l'heure.
Aller de l'avant, arrêter d'avoir peur,
Car, à chaque âge, se rattache un bonheur.
Vieillir en beauté, c'est vieillir avec son corps;
Le garder sain en dedans, beau en dehors;
Ne jamais abdiquer devant un effort;
L'âge n'a rien à voir avec la mort.
Vieillir en beauté, c'est donner un coup de pouce
à ceux qui se sentent perdus dans la brousse,
Qui ne croient plus que la vie peut être douce et...
qu'il y a toujours quelqu'un à la rescousse.
Vieillir en beauté, c'est vieillir positivement;
Ne pas pleurer sur ses souvenirs d'antan;
Être fier d'avoir les cheveux blancs,
Car, pour être heureux, on a encore le temps.
Vieillir en beauté, c'est vieillir avec amour;
Savoir donner sans rien attendre en retour;
Car, où que l'on soit, à l'aube du jour,
Il y a quelqu'un à qui dire bonjour.
Vieillir en beauté, c'est vieillir avec espoir;
Être content de soi en se couchant le soir;
Et lorsque viendra le point de non-recevoir,
Se dire qu'au fond, ce n'est qu'un au revoir.
Ghyslaine Delisle
Mais tu n'es plus là
et le vingt trois de ce mois nous "fêterons" nos soixante deux ans de mariage
sur l'arc en ciel qui nous réunis dans la même complicité
si "vivante" sur la harpe du temps!
et j'écoute cette chanson que nous aimons****
.je veille et vieillis doucement...mais mon coeur a vingt ans pour nous deux
On s'aimera cet automne
Quand ça fume que du blond
Quand sonne à la Sorbonne
L'heure de la leçon
Quand les oiseaux frileux
Se prennent par la taille
Et qu'il fait encore bleu
Dans le ciel en bataille
On s'aimera
Pour un quignon de soleil
Qui s'étire pareil
Au feu d'un feu de bois
On s'aimera
Pour des feuilles mourant
Sous l'oeil indifférent
De monseigneur le froid
On s'aimera cet hiver
Quand la terre est peignée
Quand s'est tu le concert
Des oiseaux envolés
Quand le ciel est si bas
Qu'on le croit au rez-de-chaussée
Et que le temps des lilas
N'est pas prêt d'être chanté
On s'aimera
Pour un manteau pelé
Par les ciseaux gelés
Du tailleur des frimas
On s'aimera
Pour la boule de gui
Que l'an neuf à minuit
A roulée sous nos pas
On s'aimera ce printemps
Quand les soucis guignols
Dansent le french cancan
Au son du rossignol
Quand le chignon d'hiver
De la terre endormie
Se défait pour refaire
L'amour avec la vie
On s'aimera
Pour un tapis tout vert
Où comme les filles de l'air
Les abeilles vont jouer
On s'aimera
Pour ces bourgeons d'amour
Qui allongent aux beaux jours
Les bras de la forêt
On s'aimera cet été
Quand la mer est partie
Quand le sable est tout prêt
Pour qu'on s'y crucifie
Quand l'oeil jaune du ciel
Nous regarde et que c'est bon
Et qu'il coule du miel
De ses larmes de plomb
On s'aimera
Pour une vague bleue
Qui fait tout ce qu'on veut
Qui marche sur le dos
On s'aimera
Pour les sel et le pré
De la plage râpée
Où dorment des corbeaux
Où dorment des corbeaux.
L'Eternelle Chanson
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille,
Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encor de jeunes amoureux,
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et nous ferons un couple adorable de vieux ;
Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec de petits yeux attendris et brillants,
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille
, Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs.
Sur le banc familier, tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer ;
Nous aurons une joie attendrie et très douce,
La phrase finissant souvent par un baiser.
Combien de fois jadis j'ai pu dire : « Je t'aime ! »
Alors, avec grand soin, nous le recompterons ;
Nous nous ressouviendrons de mille choses, même
De petits riens exquis dont nous radoterons.
Un rayon descendra, d'une caresse douce,
Parmi nos cheveux blancs, tout rose, se poser,
Quand, sur notre vieux banc tout verdâtre de mousse,
Sur le banc d'autrefois nous reviendrons causer.
Et, comme chaque jour je t'aime davantage
- Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain -,
Qu'importeront alors les rides du visage,
Si les mêmes rosiers parfument le chemin.
Songe à tous les printemps qui dans nos coeurs s'entassent,
Mes souvenirs à moi seront aussi les tiens,
Ces communs souvenirs toujours plus nous enlacent
Et sans cesse entre nous tissent d'autres liens ;
C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge.
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main,
Car, vois-tu, chaque jour je t'aime davantage :
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain
Et de ce cher amour qui passe comme un rêve
Je veux tout conserver dans le fond de mon coeur,
Retenir, s'il se peut, l'impression trop brève,
Pour la ressavourer plus tard avec lenteur ;
J'enferme ce qui vient de lui comme un avare,
Thésaurisant avec ardeur pour mes vieux jours ;
Je serai riche alors d'une tristesse rare,
J'aurai gardé tout l'or de mes jeunes amours ;
Ainsi, de ce passé de bonheur qui s'achève,
Ma mémoire parfois me rendra la douceur,
Et de ce cher amour qui passe comme un rêve
J'aurai tout conservé dans le fond de mon coeur.
Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille
, Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs,
Au mois de mai, dans le jardin qui s'ensoleille
, Nous irons réchauffer nos vieux membres tremblants.
Comme le renouveau mettra nos coeurs en fête,
Nous nous croirons encore aux heureux jours d'antan,
Et je te sourirai tout en branlant la tête,
Et tu me parleras d'amour en chevrotant
; Nous nous regarderons, assis sous notre treille,
Avec des yeux remplis des pleurs de nos vingt ans..
. Lorsque tu seras vieux et que je serai vieille,
Lorsque mes cheveux blonds seront des cheveux blancs !
Rosemonde Gérard